Vous craignez de perdre votre caution lors d’un déménagement ? Savoir comment faire un état des lieux de sortie est crucial pour éviter les litiges avec votre bailleur et sécuriser votre dépôt de garantie. Cet article vous guide pas à pas pour réaliser un état des lieux clair, conforme et juridiquement valable, en respectant toutes les obligations légales et en évitant les erreurs fréquentes. Découvrez les étapes essentielles à suivre, les pièges à éviter et des astuces concrètes pour protéger vos droits, tout en garantissant une restitution rapide et intégrale de votre caution. Apprenez à distinguer vétusté et dégradation, et comment documenter chaque détail avec précision pour une preuve irréfutable.
- L’état des lieux de sortie : définition, rôle et enjeux
- La préparation : les étapes clés avant le jour j
- Le déroulement de l’état des lieux de sortie : pièce par pièce
- Le document officiel : mentions obligatoires et signature
- Vétusté ou dégradation : qui paie quoi ?
- Après l’état des lieux : la restitution du dépôt de garantie
- Que faire en cas de désaccord ou de situation complexe ?
L’état des lieux de sortie : définition, rôle et enjeux
Qu’est-ce qu’un état des lieux de sortie ?
L’état des lieux de sortie est un document officiel que vous établissez à la fin du bail. Il décrit précisément l’état du logement et ses équipements lors de la remise des clés. Vous devez le rédiger en présence du bailleur et le signer tous les deux. Sa réalisation évite les litiges, même si la loi ne l’impose pas strictement. Assurez-vous que le logement soit vidé et propre.
Le principe fondamental : la comparaison avec l’état des lieux d’entrée
La comparaison entre l’état des lieux d’entrée et de sortie est essentielle. Elle permet de déterminer les responsabilités concernant les dégradations. Seules celles au-delà de la vétusté vous engagent. Cette analyse justifie les retenues sur votre dépôt de garantie.
La vétusté, liée à l’usure normale, ne peut pas vous être imputée. Seules les dégradations causées par un usage anormal sont prises en compte. Cette distinction est cruciale pour une décision équitable.
Pourquoi est-il indispensable pour le locataire et le bailleur ?
Pour vous, locataire, cet état des lieux prouve que vous avez respecté le logement. Il sécurise le retour intégral de votre dépôt de garantie. Sans ce document, le bailleur pourrait retenir des sommes sans justification légale. Il est recommandé de réaliser un pré-état des lieux avant le départ.
Pour vous, bailleur, il sert de preuve légale en cas de dégradations. Il justifie les retenues sur le dépôt de garantie pour réparations. Son absence rend difficile toute action en justice, protégeant ainsi les deux parties.
En cas de désaccord, un commissaire de justice peut être mandaté. Les frais sont partagés entre vous. Un document précis et contradictoire assure une restitution équitable de votre dépôt de garantie.
La préparation : les étapes clés avant le jour j

Le grand nettoyage et le vidage complet du logement
Videz entièrement le logement de tous vos biens personnels. Un nettoyage approfondi est essentiel pour une évaluation juste. Un espace sale peut masquer des dégradations ou créer une mauvaise impression. Lavez soigneusement les sols, nettoyez les vitres, dégraissez la cuisine et déscalez les sanitaires. N’oubliez pas les murs et plafonds, souvent négligés, qui doivent être sans taches ni traces.
Supprimez toutes traces de nicotine. Nettoyez les appareils électroménagers et leurs accessoires, y compris les filtres et joints. Retirez tous les autocollants ou crochets laissés par vos objets. Vérifiez les joints et les éclairages. Un logement impeccable protège votre caution et facilite l’inspection finale, évitant ainsi des contestations inutiles.
Les petites réparations locatives à votre charge
Vous êtes responsable des menues réparations et de l’entretien courant. Effectuez-les avant la visite finale pour préserver votre caution. Voici les tâches à réaliser :
- Reboucher les trous dans les murs (chevilles, cadres).
- Remplacer les ampoules grillées et les interrupteurs cassés.
- Changer les joints usés des robinets.
- Remplacer les flexibles de douche abîmés.
- Effectuer le détartrage de la robinetterie et de la bouilloire (si fournie).
- Nettoyer les grilles de ventilation (VMC).
Réparez les trous et remplacez les ampoules grillées. Changez les joints des robinets et les flexibles de douche. Détartrez la robinetterie et nettoyez la VMC. Ces réparations courantes, souvent négligées, sont essentielles pour préserver votre dépôt de garantie.
Prendre rendez-vous et organiser un pré-état des lieux
Organisez un rendez-vous avec votre propriétaire plusieurs semaines avant la fin du bail. Une visite informelle (pré-état des lieux) vous permet d’identifier les réparations nécessaires. Cela évite les surprises le jour J et protège votre caution. Il est crucial de comparer l’état des lieux de sortie avec celui d’entrée pour déterminer clairement les responsabilités, en distinguant l’usure normale (vétusté) des dégradations causées par le locataire. Prenez des photos datées pour documenter chaque étape.
Le déroulement de l’état des lieux de sortie : pièce par pièce

Les conditions d’un état des lieux valable : le principe du contradictoire
90% des litiges proviennent d’un état des lieux mal réalisé. Selon la loi Alur, un état contradictoire est obligatoire pour toute retenue sur le dépôt. Réalisé en présence des deux parties, avec exemplaire pour chacun. En cas d’absence, un commissaire intervient, frais partagés. Sans document, le logement est réputé en bon état : aucune retenue possible. La comparaison avec l’état d’entrée distingue vétusté et dégradations imputables au locataire.
L’inspection méthodique : comment ne rien oublier
Inspectez chaque pièce méthodiquement : pièces principales (salon, chambres, cuisine) puis annexes (cave, garage). Vérifiez sols, murs, plafonds, joints de salle de bain, fenêtres, et appareils électroménagers. La checklist ci-dessous répertorie tous les éléments.
| Zone | À vérifier | Exemple |
|---|---|---|
| Sols | Rayures, taches, impacts | « Parquet : 3 rayures 5cm porte-fenêtre. » |
| Murs et Plafonds | Trous, taches, écaillements | « Mur blanc : tache 2cm, 4 trous rebouchés. » |
| Portes et Fenêtres | Fonctionnement, rayures | « Fenêtre fonctionnelle. Poignée rayée. Volet électrique. » |
| Équipements électriques | Fonctionnement, propreté | « Prises et interrupteurs fonctionnels. Ampoule à remplacer. » |
| Plomberie et Sanitaires | Fuites, calcaire, joints | « Robinet bon état, dépôt calcaire. Joint jauni 10cm. » |
| Cuisine | Propreté, fonctionnement | « Plaque : rayure superficielle. Hotte nettoyée. » |
Notez des mesures précises : ‘rayure 5cm’, ‘tache 2cm’, ‘robinet fuyant’. Ces détails justifient les retenues sur le dépôt avec des preuves tangibles.
L’importance des mots : soyez précis dans vos descriptions
Privilégiez des descriptions mesurables : ‘tache 3×2 cm’ au lieu de ‘tache sale’. Ajoutez des photos datées pour appuyer vos constats. ‘Joint fissuré 10 cm’ est objectif, évitant litiges et retenues injustes.
Le document officiel : mentions obligatoires et signature
Contenu légal de l’état des lieux
Pour être valable et éviter les litiges, l’état des lieux de sortie doit inclure des mentions légales précises, servant à comparer l’état entre entrée et sortie.
- Date de réalisation.
- Adresse du logement.
- Noms et adresses des parties.
- Nouvelle adresse du locataire.
- Relevés des compteurs (eau, gaz, électricité).
- Détail des clés et accès.
- Signature des parties.
La nouvelle adresse est obligatoire pour le remboursement du dépôt. Absente, pas de remboursement dans les délais (1 mois sans dégradation, 2 mois avec retenue).
Les relevés des compteurs déterminent les consommations finales. Une erreur entraîne des frais supplémentaires. Vérifiez-les attentivement.
Détaillez murs, sols, plafonds et équipements (taches, rayures, fonctionnalité). Cela évite les malentendus lors de l’évaluation des dégradations.
La comparaison avec l’état des lieux d’entrée identifie les dégradations. Seuls les dommages anormaux sont imputables ; la vétusté normale n’est pas facturée.
La signature : un acte qui vous engage
Signer accepte les constatations. En cas de désaccord, notez vos réserves avant de signer. Un refus peut nécessiter un commissaire de justice (frais partagés).
Une signature valide protège vos droits. Sans état des lieux, le logement est présumé en bon état. Le dépôt doit être restitué sous un mois.
Ne signez pas sans vérifier les détails. Exigez des justificatifs pour toute retenue. Cela évite les litiges coûteux et assure une restitution équitable.
Vétusté ou dégradation : qui paie quoi ?
Comprendre la notion de vétusté
La vétusté est l’usure normale due au temps et à l’usage courant. Selon le décret n°2016-382, elle est à la charge du propriétaire. Exemples : peinture pâlie, moquette usée, robinetterie vieillissante. Leur remise en état incombe au propriétaire.
Un état des lieux d’entrée permet d’évaluer l’état initial. Un pré-état des lieux avant départ permet de corriger les dégradations. La vétusté ne justifie aucune retenue sur le dépôt de garantie.
Identifier une dégradation imputable au locataire
Une dégradation résulte d’un mauvais usage, négligence ou acte volontaire. Le locataire en assume les coûts. Exemples :
- Vétusté : Peinture pâlie après 5 ans.
- Dégradation : Dessins au feutre.
- Vétusté : Chasse d’eau en panne après 15 ans.
- Dégradation : Lunette cassée.
- Vétusté : Micro-rayures parquet.
- Dégradation : Brûlure cigarette.
La présence des deux parties lors de l’état des lieux est nécessaire. Cette distinction est cruciale pour le dépôt de garantie. Seules les dégradations imputables justifient une retenue avec justificatifs (photos, devis).
Le rôle de la grille de vétusté
La grille de vétusté, annexée au bail, définit durée de vie et abattement annuel. Par exemple, papier peint (8 ans, 12,5%) : après 4 ans, locataire paie 50%. Parquet (20 ans, 5 ans franchise, 5%) : après 10 ans, 25% à payer. Elle évite les conflits et est recommandée depuis la loi Alur 2014.
Après l’état des lieux : la restitution du dépôt de garantie
Les délais légaux de restitution
Le bailleur doit restituer le dépôt de garantie dans un délai maximal d’un mois si l’état des lieux de sortie est conforme à l’état des lieux d’entrée. En cas de dégradations constatées, le délai est de deux mois, à compter de la remise des clés. Ces délais sont précisés par la loi ALUR. Par exemple, si les clés sont rendues le 5 juin, le bailleur dispose jusqu’au 5 juillet pour restituer le dépôt sans dégradations, ou jusqu’au 5 août en cas de réparations nécessaires. Tout retard entraîne une pénalité de 10% du loyer mensuel hors charges par mois commencé.
Les retenues sur le dépôt de garantie : conditions et justificatifs
Toute retenue doit être rigoureusement justifiée par le bailleur. Les preuves nécessaires incluent les états des lieux comparés, des photos, des devis ou factures de réparation. La vétusté normale ne peut pas être imputée au locataire. Pour les charges de copropriété, une provision maximale de 20% peut être retenue, restituée dans le mois suivant l’approbation des comptes par l’assemblée générale. Le locataire doit être informé de cette retenue pour plus de transparence.
Que faire en cas de retard de restitution ?
En cas de retard, une pénalité de 10% du loyer mensuel (hors charges) pour chaque mois entamé s’applique, sauf si le locataire n’a pas communiqué sa nouvelle adresse. Envoyez une mise en demeure recommandée. Si nécessaire, contactez la commission départementale de conciliation (gratuite) ou le tribunal judiciaire. Le locataire dispose de trois ans pour agir en justice. Agir rapidement est essentiel pour récupérer votre dépôt sans complications supplémentaires.
Que faire en cas de désaccord ou de situation complexe ?
Absence d’état des lieux d’entrée : quelles conséquences ?
Sans état des lieux d’entrée, la loi présume que le logement a été reçu en bon état. Le bailleur ne peut pas prouver des dégradations antérieures. Cela protège le locataire. Si des dégradations sont constatées, le propriétaire doit démontrer qu’elles sont dues à votre responsabilité. Sans document initial, cette preuve est difficile à établir. Toujours demander un état des lieux d’entrée détaillé pour sécuriser votre situation.
En l’absence de cet état des lieux, il est très difficile pour vous de prouver l’état initial du logement. Cela peut compliquer votre défense en cas de litige. Documentez tout dès l’entrée avec des photos pour renforcer votre position.
Les photos datées complètent l’état des lieux et servent de preuve en cas de litige. Vérifiez minutieusement avant signature pour protéger vos intérêts.
Absence du locataire ou du bailleur le jour J
Si une partie est absente lors de l’état des lieux, contactez un commissaire de justice. Envoyez une lettre recommandée au moins 7 jours avant. Les frais sont partagés à parts égales. Ce constat a une valeur juridique incontestable, même sans signature des deux parties.
L’intervention d’un professionnel garantit un document valide et impartial. Cela évite les contestations ultérieures et protège vos intérêts. Ne laissez pas une absence compromettre vos droits.
Le commissaire de justice intervient même en cas d’absence. Ses frais sont partagés et son constat est opposable, garantissant une résolution valable.
Désaccord sur le contenu de l’état des lieux
En cas de désaccord sur l’état des lieux, notez clairement les points litigieux. Si le désaccord persiste, faites appel à un commissaire de justice. Pour les litiges sur le dépôt de garantie, contactez la Commission Départementale de Conciliation (CDC). C’est une démarche gratuite et rapide.
La CDC propose une solution amiable avant tout recours judiciaire. En cas d’échec, le tribunal judiciaire reste la dernière option. Suivez ces étapes pour préserver vos droits et éviter des complications inutiles.
La CDC, instance paritaire, propose une solution gratuite en 2 mois, évitant procédures coûteuses.
Pour une sortie sereine, préparez votre logement et documentez minutieusement l’état des lieux de sortie. Une description précise (avec photos) et contradictoire distingue vétusté et dégradation, évitant les litiges. Respectez les délais légaux (1 ou 2 mois) et conservez vos justificatifs. Signez uniquement si d’accord, sinon notez vos réserves. La transparence protège vos droits et facilite la restitution du dépôt.